Les premiers Dominicains arrivés à Fribourg


La fondation de l’Albertinum, à Fribourg en Suisse, n’est pas la conséquence directe de la convention signée le 24 décembre 1889 entre l’État de Fribourg et l’Ordre de saint Dominique pour la fondation d’une faculté de théologie dans l’Université qui venait d’être créée. Par cette convention, l’État s’engageait en effet à fournir un logement, en même temps qu’un traitement de 2.000 fr. par an, aux cinq professeurs de théologie et aux trois de philosophie que l’Ordre s’obligeait à procurer à l’université naissante. C’est pourquoi les Pères Berthier, Weiss et Kennedy, arrivés les  premiers à l’Université, furent logés tout d’abord au collège Saint-Michel.

L’achat de l’ancien Hôtel de Fribourg


Toutefois, les Pères furent bientôt amenés à financer eux-mêmes et à habiter l’indispensable Convict qu’il fallait ouvrir pour les théologiens et qui prit le nom d’Albertinum. Pour cela, les PP. Berthier, Coconnier et Fritsch, ainsi que le recteur du collège Saint-Michel, l’abbé Jaccoud, et le chancelier de l’Université, l’abbé Morel, fondèrent le 15 octobre 1890 la Société Saint-Pie-V, qui acheta le 28 novembre 1890 l’ancien Hôtel de Fribourg et de Zähringen, lequel appartenait à un Consortium présidé par Georges Python. Le prix de 400.000.- (300.000.- pour les bâtiments et 100.000.- de mobilier) fut acquitté de la sorte: 100.000.- par le Maître général Larroca (exactement 86.000.- et 14.000.- prêtés par la province de France) et 300.000.- par les Pères Dominicains de la Société Saint-Pie-V, par prise en charge des dettes hypothécaires qui grevaient la maison. De ce chef, les Pères professeurs furent contraints à acquitter chaque année, sur les 
20.000.- de leur revenu total, un intérêt des dettes de 13.050.- Ils étaient à la fois propriétaires de l’Albertinum et pensionnaires du Convict, dont ils partageaient l’ordinaire. Mais l’administration de la maison appartenait à un prêtre de Saint-Gall, l’abbé Krucker, envoyé par l’évêque Mgr Egger, lequel avait pris officiellement la responsabilité du Convict devant le Conseil fédéral. Les Dominicains en effet n’avaient pas le droit de fonder une communauté, en raison de la Constitution fédérale de 1874. 

Difficultés et premier développement

 

Cette situation pénible et dommageable aux Pères sur tous les plans dura jusqu’en 1905. Elle entraîna des tensions avec les séculiers et même avec le Maître général Frühwirth ; l’institution en 1895 par le Maître général et Georges Python d’un second Convict, le Canisianum, qui fit faillite ; enfin, la fondation en 1903 d’une société chargée de construire un Convict séculier, le Salesianum, dans une atmosphère désagréable d’opposition. Par contre, l’Albertinum permit dès l’origine le développement remarquable de la faculté de théologie, qui ne tarda pas à grouper à elle seule plus d’étudiants que les trois autres facultés réunies. La maison abritait d’autre part les locaux de la Faculté, son décanat, sa salle des actes (le grand salon), ses archives. Les cours, par contre, avaient lieu au Lycée du collège Saint-Michel.

Construction d’un nouveau Convict


En 1904, le Père Cormier, qui venait de succéder au Père Frühwirth comme Maître général, ordonna, sur la demande expresse du pape Pie X, d’agrandir le Convict par la construction d’une annexe, afin de le rendre rentable. La première pierre fut posée le 29 mai 1905. Les bâtiments furent inaugurés en octobre 1906. Le nombre des convictoristes put monter de 55 à 80. Les Pères prirent en charge l’administration du Convict et même, à partir de 1912-1913, sa direction. Dans l’entre-deux-guerres un « modus vivendi » s’était 
établi avec le Salesianum, qui recevait plutôt les étudiants suisses, et l’Albertinum plutôt les étrangers. La fermeture des frontières durant la seconde guerre mondiale, entraîna la disparition de ce second type de séminaristes et la fermeture définitive du Convict Albertinum, qui resta désormais la maison des seuls Pères professeurs. Les locaux de la faculté avaient été transportés depuis 1941 dans les nouveaux bâtiments de l’avenue de Miséricorde.

L’Albertinum devient un couvent

En 1904, le Père Cormier, qui venait de succéder au Père Frühwirth comme Maître général, ordonna, sur la demande expresse du pape Pie X, d’agrandir le Convict par la construction d’une annexe, afin de le rendre rentable. La première pierre fut posée le 29 mai 1905. Les bâtiments furent inaugurés en octobre 1906. Le nombre des convictoristes put monter de 55 à 80. Les Pères prirent en charge l’administration du Convict et même, à partir de 1912-1913, sa direction. Dans l’entre-deux-guerres un « modus vivendi » s’était 
établi avec le Salesianum, qui recevait plutôt les étudiants suisses, et l’Albertinum plutôt les étrangers. La fermeture des frontières durant la seconde guerre mondiale, entraîna la disparition de ce second type de séminaristes et la fermeture définitive du Convict Albertinum, qui resta désormais la maison des seuls Pères professeurs. Les locaux de la faculté avaient été transportés depuis 1941 dans les nouveaux bâtiments de l’avenue de Miséricorde.

Liens entre l’Albertinum et la Province suisse

Depuis les origines, les postulants qui désiraient entrer dans l’Ordre étaient adressés aux noviciats et studentats des Provinces voisines de la Suisse. A partir de 1921, ils 
s’initièrent à la vie religieuse, tout en suivant les cours de l’Université, à la Villa 
Saint-Hyacinthe, où vivaient également dans le cadre de la vie dominicaine les jeunes profès des Provinces de l’Ordre qui préparaient les grades académiques, en tout de huit à douze jeunes Dominicains. Depuis 1960, l’Albertinum comprend dans sa communauté un 
groupe de six à douze jeunes prêtres dominicains, venus des cinq parties du monde, qui préparent les grades universitaires, tandis que Saint-Hyacinthe accueille, outre les frères suisses, les étudiants dominicains non-prêtres des autres Provinces.